Publishing Practices est un programme dédié à l’étude des pratiques de l’édition considérant l’édition dans son sens large, ne se limitant pas au medium du livre. Publishing Practices se veut être un espace actif de rencontre, de réflexion et d’étude des systèmes de production, de reproduction et de circulation des savoirs. Les programmes menés dans ce cadre abordent un large éventail de pratiques, mettant en lumière des aspects peu étudiés de l’édition et de la production de savoirs. Grâce à ce programme, nous espérons encourager l’exploration de formes alternatives de transmission de connaissance. Comment peut-on aborder l’édition au-delà de la production imprimée? De quelle manière l’édition peut-elle être activée en tant qu’espace et outil de solidarité collective? Comment l’édition peut-elle participer à la reconfiguration des marginalités et des frontières? Que pouvons-nous apprendre des expériences passées et actuelles ? 

Au sein de Publishing Practices, nous avons conçu le Forum de Coapprentissage comme une école d’édition expérimentale, imprégnée du concept d’”étude” proposé par Stefano Harney et Fred Moten. Ce concept prône une production collective de connaissances à travers une approche anti-disciplinaire, mettant en avant des savoirs situées, locals et poétiques. Le Forum vise avant tout à imaginer une infrastructure et un cadre dans lesquels les connaissances existantes de praticiennes peuvent être échangées et élargies. Le Forum propose ainsi un model potentiel d’apprentissage horizontal, participatif et en devenir. Deux à trois fois par semaine, des ateliers fermés et des conversations sont organisés avec des résidentes sélectionnées. Archive Sites organise également des Journées d’Étude ouvertes au public sur inscription.

Ce programme est un hommage à des femmes telles que l’auteure nigériane Flora Nwapa, pionnère de la littérature africaine moderne ; les écrivaines kenyanes Grace Emily Ogot, Charity Waciuma ; l’auteure et cinéaste algérienne Assia Djebar ; l’écrivaine sénégalaise Mariama Bâ ; Yandé Codou Sène, griotte du président Léopold Sédar Senghor ; Annette Mbaye d’Erneville, fondatrice d’AWA, le premier magazine pour femmes par des femmes en Afrique de l’Ouest ; Bisi Silva, pionnière de l’éducation artistique et source d’inspiration pour d’innombrables artistes.. Et toutes les femmes avant elles.  

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Publishing Practices 2

Forum de Coapprentissage, Tunis

Janvier-février 2023

Programme Journées d’Étude

À Sidi Bou Saïd, emplacement sur demande
Inscription préalable requise, nombre de places limité : beya@archivebooks.org
14:00 Introduction
14:30 Présentation Soumaya Mestiri, Un féminisme décolonial, pour quoi faire ? (en Français)
16:00 Présentation Monia Ben Hamadi, Une histoire du club Tahar Haddad racontée par celles qui l’ont vécue (en Français et Arabe) 
17:30 Présentation Malek Lakhal, Questions autour de la lecture du magazine Nisaa (en Français)
19:00 Lecture-performance Aziza Harmel, Jemila Ben Othmane et Valentina Tereshkova (en Français)
20:00 Performance sonore Rehab Hazgui 
20:30 Diner par Elyes Lariani
À Mouhit, 15 rue chaambi, Menzah 4
14:30 – 16:00 Lancement de revue et conversation Collectif Asameena, avec Kaouter Chaqchaq, Sofia Fahli, Malek Lakhal (en Français)
16:00 – 18:30 Présentation et séance d’écoute Jasmina Metwaly et Kamila Metwaly, The voice of the wind is not a metaphor (en Anglais)
À L’Orangeraie, Oued Ellil
Inscription préalable requise, nombre de places limité: beya@archivebooks.org
12:30 Présentation et repas Sara Bouzagarrou, en faire tout un plat : “ommek sannefa” (en Français et Arabe)
15:00 Pause facilitée par Aziza Gorgi 
16:00 Atelier improvisation vocale et performance Alia Sellami, Keleem, curatés par Salma Kossemtini (en Français)
18:00 Performance sonore Leila Bencharnia 
19:30 Diner 

Curatorial ensemble: Soukaina Aboulaoula, Mistura Allison, Paz Guevara, Chiara Figone, Beya Othmani

Forum of co-learning Tunis curated by Beya Othmani

Publishing Practices #2 is supported by Kulturstiftung des Bundes

À propos des contributrices

Asameena

Asameena est un collectif littéraire expérimental adossé à une publication annuelle, dont l’objectif est d’inviter des auteurs et autrices, à participer à un espace littéraire en constitution, qui comprend l’écriture, la publication à raison d’un numéro thématique par an, mais aussi des ateliers d’écriture, des lectures publiques et des rencontres. Le collectif à l’origine de la revue est un groupe d’auteur∙trices. marocaines et  tunisiennes qui se sont rencontré.e.s en France en 2012, et qui est à l’origine de la plateforme de publication www.asameena.co, en ligne depuis 2016. Trois membres fondatrices du collectif, Kaoutar Chaqchaq, Malek Lakhal, et Myriam Amri, ont décidé de formuler en avril 2022 un appel à écrire à destination de 15 auteur∙trices. pour amorcer la version papier du magazine Asameena. Le thème choisi pour le premier numéro est « colère ». Il est édité aux Éditions Atonales. 

Leila Bencharnia (MA / IT)

Dans ses performances acousmatiques déjà existantes, Bencharnia explore comment les mouvements acoustiques ont un rôle déterminant dans le dialogue entre le son et le sensoriel. Elle invite ses auditeurs à laisser le son toucher et traverser leur corps, favorisant ainsi des formes d’écoute profondes. Fille d’un musicien traditionnel marocain, son dialogue avec le son commence dans le désert occidental du Maroc, où elle est née. En 2013, elle s’installe à Milan où elle commence une recherche musicale à travers du matériel analogique (vinyle, bandes, cassettes) qui l’amène à expérimenter des formes de narration sonore en dialogue avec la musique électronique expérimentale.

Monia Ben Hamadi (TN)

Journaliste et consultante, ancienne directrice éditoriale d’inkyfada, membre fondatrice du Huffington Post Maghreb.

Sara Bouzagarrou (TN)

Sara Bouzgarrou est éditrice/imprimeuse tunisienne, illustratrice et coordinatrice d’événements culturels. Elle s’intéresse par son approche interdisciplinaire à l’intersection entre print, food-studies et lutte féministe.

Elle est diplômée de l’Institut des Beaux-Arts de Tunis.

En 2017, elle a fondé LE 5015, une maison de micro-édition spécialisée en risographie, puis le collectif Athropollo 13, projet d’édition à cheval entre bande dessinée et recherches anthropologique qui tente de documenter les explorations sur terrains et les textes scientifiques à travers de nouvelles formes narratives.

Kaouter Chaqchaq (MA)

Née à Tanger, au Maroc en 1994, Kaoutar Chaqchaq est auteure. Elle est également doctorante en sociologie de la littérature à l’Université de Paris VIII depuis Janvier 2022.

Elle s’intéresse à la scène littéraire marocaine depuis la fin des années 1990, et en particulier, aux contraintes qui cadrent les stratégies esthétiques des écrivains de fiction romanesque, et aux formes que prennent leurs figurations du réel, en contexte postcolonial.

En 2016, elle fonde, avec Malek Lakhal (politiste et écrivaine, Tunisie) et Myriam Amri (anthropologue, Tunisie) le collectif littéraire Asameena.

Sofia Fahli (MA)

Sofia Fahli is a Moroccan graphic designer, art director and producer. Her plastic practice revolves around the book and sound. She works on alternative editorial objects, rhythm and its visual representations. After studying graphic design, she obtained a research degree in publishing new forms. She founded a Moroccan publishing house called Atonale. Atonale is a publishing house that questions new forms of publishing and distribution. The formats are often alternative, both in content and in physical form. Formerly responsible for the graphic design course at the design school of casa, she teaches mainly typography and publishing.

In the musical field she produces new wave in Arabic under the name of Gaouta and she is the drummer of several music bands.

Aziza Gorgi (TN)

Aziza Gorgi est une artiste, illustratrice et directrice artistique. Elle est diplômée de l’école des Beaux-Arts de Tunis en design d’intérieur. Après avoir travaillé avec plusieurs studios de création, Aziza a commencé à s’interroger sur la place du design dans la vie quotidienne dans le contexte social tunisien. Sa pratique est multidisciplinaire puisqu’elle travaille à l’intersection de la sculpture, du design, des arts graphiques et de ce que l’on appelle ” l’artisanat “. En recherchant des techniques de conception manuelles locales et des techniques industrielles, elle crée des objets et des installations qui reflètent l’évolution de l’artisanat en Tunisie mais qui remettent également en question le concept du “décoratif”.

Aziza Harmel (TN)

Aziza Harmel est une commissaire d’exposition indépendante. Aziza a travaillé à Documenta 14, Steirischer Herbst et plus récemment à Kunsthalle Wien. Elle a été co-commissaire de la 12e édition des Rencontres de Bamako : Biennale de la photographie africaine au Mali (2019-2020). Elle a égalememt co-commissarié une exposition intitulée Do Nothing, Feel Everything à la Kunsthalle Wien (2022) qui s’est penchée sur la folie autant que condition commune. Elle est en ce moment commissaire de Hosting Lands au Denmark avec le Laboratoire d’Ecologie et d’Esthétique et le Forrest Curriculum. Hosting Lands se penche sur les droits territoriaux et les problématiques de l’accès, l’utilisation, la possession et l’occupation de la terre.

Rehab Hazgui (TN)

Rehab Hazgui est une compositrice de musique électronique et artiste du son. Utilisant le synthétiseur modulaire et des dispositifs audio faits main, elle explore le mouvement sans fin du son, la répétition et l’utilisation du silence comme troisième espace à la frontière pour naviguer entre différentes formes d’écoute. Par le biais de l’improvisation immersive en direct, Rehab interagit avec ses synthétiseurs, guidant leur développement et leur croissance dans des pièces qui se déploient dans le moment présent. Le travail de Rehab Hazgui a été présenté dans de nombreux festivals et lieux : Phonetics (Alger), CTM (Berlin), Kikk (Namur, Belgique), Savvy Contemporary (Berlin), Phonetics (Saint-Denis, Paris), Perte de Signal (Montréal), Sight&Sound (Montréal), The Mannheimer Sommer Festival (Mannheim, Allemagne).

Salma Kossemtini (TN)

Salma Kossemtini est une curatrice avec une formation en design d’intérieur. Son intérêt est ancré dans l’art contemporain, l’expérience sensorielle et leur impact socioculturel.

Elle s’est engagée dans la pratique curatoriale depuis 2016 dans divers festivals locaux et internationaux d’art dans l’espace public. Elle est une ancienne élève de Tasawar Curatorial Studios et une étudiante en MA de théorie de l’art. Sa thèse s’articule autour les perspectives décoloniales sur les pratiques artistiques contemporaines de Dalila Mahdjoub, Nidhal Chamekh et Kader Attia. Depuis 2021, Salma a été commissaire de plusieurs expositions telles que “KOFF”, une section d’art vidéo dédiée aux jeunes artistes tunisiens qui a exploré le médium de la vidéo à travers des œuvres d’art. Elle a également organisé “On a Blade of Grass”, une exposition solo de Fares Thabet à la galerie Selma Feriani de Tunis, “Over The Edge”, une exposition solo de Thameur Mejri, à la galerie Selma Feriani de Cromwell Place à Londres, “L’atelier, a group show” dans l’espace studio de la galerie Selma Feriani et a coorganisé avec Kenza Jemmali “KOFF x Dream City” dans le cadre du festival Dream City 2022. Actuellement, Salma travaille comme curatrice à la galerie Selma Feriani, gère l’Atelier et elle est assistante de production au 32Bis, un espace d’art contemporain au centre-ville de Tunis.

Malek Lakhal (TN)

Malek Lakhal est écrivain et chercheuse. Elle est la cofondatrice du magazine littéraire Asameena, où elle a écrit des fictions, des essais et des poèmes. Son premier roman, Valse des Silences, est paru en mai 2022 aux Editions JC Lattès. 

Soumaya Mestiri (TN)

Soumaya Mestiri est professeur de philosophie politique et sociale à l’Université de Tunis. Elle est professeure invitée à Sciences Po Paris (Campus de Menton) depuis 2021 où elle donne un cours intitulé “Arab Feminism in MENA”. Ses travaux portent sur les théories de la justice, sur le libéralisme mais aussi sur les questions fémines rapportées à la pensée post et décoloniale. Dernières parutions : Décoloniser le féminisme. Une approche transculturelle, Paris, Vrin, 2016; Elucider l’intersectionnalité ; les raisons du féminisme noir, Paris, Vrin, 2020.

Jamina Metwaly (EG / PL)

Jasmina Metwaly est une artiste visuelle et une réalisatrice basée au Caire. Elle est cofondatrice du projet 8784 h. Après la révolution qui a déchu le président Hosni Moubarak en février 2011, Metwaly a été l’une des membres fondatrices du collectif de vidéo et de médias sociaux Mosireen et a collaboré avec le cinéaste Philip Rizk, promouvant l’activisme vidéo et l'”agitation documentaire”. Plus récemment, elle a passé du temps en studio et en résidence en Italie, réfléchissant au passé tumultueux avec une attention renouvelée pour la pratique artistique et son public spécifique. Elle s’intéresse aux points d’intersection/division entre l’image monocanal, la vidéo et le documentaire. Le travail de Metwaly a été exposé localement et dans des lieux et festivals d’art internationaux, notamment à la Townhouse Gallery, au Caire ; à la 7e Biennale de Berlin, à Berlin ; au Forum Expanded Berlinale Film Festival 2014, à Berlin ; au Festival international du film de Rotterdam 2012, à Rotterdam ; à Kings Gate, à Londres ; au Virtual Museum, à CASZuidas, à Amsterdam, à BWA, à Wroclaw ; entre autres.

Kamila Metwaly (EG / PL)

Kamila Metwaly est une journaliste musicale, musicienne électronique et commissaire d’exposition basée entre Berlin et Le Caire. Elle est la directrice artistique du festival MaerzMusik de musique et de son contemporains. Sa pratique s’engage avec différents formats tissant des outils performatifs et installatifs pour étendre et réengager avec des histoires et des cultures musicales et sonores non dominantes et non normatives. En 2021, elle a été nommée commissaire de recherche invitée à Donaueschingen. Metwaly a travaillé sur divers projets d’expositions et de performances, notamment : “What Has All This Got To Do With Coconuts And Rice : A Listening Exhibition on José Maceda” (SAVVY Contemporary, Berlin, 2017), “We Have Delivered Ourselves from the Tonal : Of, with, towards, on Julius Eastman” (SAVVY Contemporary/MaerzMusik – Festival for Time Issues, Berlin, 2018), “The Dog Done Gone Deaf : Exploring the Sonic Cosmologies of Halim El-Dabh” avec Bonaventure Ndikung (Dak’Art Biennale, Sénégal, 2018), et “Here History Began : Tracing the Re/Verberations of Halim El-Dabh” (SAVVY Contemporary, Berlin, 2020-2021). 

Alia Sellami (TN)

Artiste aux multiples facettes, Alia Sellami mêle avec la même maîtrise chant lyrique, contemporain, jazz et arabe. Par passion, musique contemporaine et improvisation sont devenues une spécialité exercée dans des spectacles expérimentaux et pluridisciplinaires avec des artistes tels que Silvain Kassap, Médéric Collignon ou Israël Galvan. Créatrice et interprète de ses propres concerts-performances Operator », Marseille capitale culturelle 2013 ; festival Dream City, Tunis 2007, 2010, 2012 ; « Une révélation », projet Miniatures, Italie, Maroc, France ; « L’Autre et moi », MUCEM 2015 ; etc.), elle compose aussi pour le théâtre, la danse et le cinéma ainsi que pour divers ensembles Mur Murs de la ville », pour le chœur Les éléments, France, Tunisie 2014, et « Ventilation » pour le quintet Concert impromptu, France, Tunisie). Repères : « L’Adieu de l’hôtesse arabe », CD de mélodies orientalistes, France 2004. « Nafass », CD du concert de chants sacrés du monde, Tunis 2010. « La fiesta » d’Israël Galvan, Festival d’Avignon, ARTE live, juillet 2017. Alia Sellami enseigne la technique vocale à l’université de Tunis depuis 2006. Elle est décorée de l’ordre national du mérite culturel Tunisien.